CfP: Actualité et avenir de la phénoménologie psychiatrique – Dossier spécial de l’Information Psychiatrique (octobre/novembre 2024)

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“Appel à contribution : 

Dossier spécial de l’Information Psychiatrique : « actualité et avenir de la phénoménologie psychiatrique » – octobre/novembre 2024.

Soumissions deuxième trimestre 2024.

Manuscrits jusqu’à 30 000 signes (Cf. instructions aux auteurs : https://www.jle.com/fr/revues/ipe/contenu_libre.phtml?code_contenu=espace_auteur ).

Responsables :

Alexandre El Omeiri – Psychiatre, Centre Isidore Ducasse, Marseille ; Doctorant en Philosophie, ENS de Lyon.

Michel Cermolacce – Professeur des Universités- Praticien Hospitalier, Aix-Marseille Universités, AP-HM.

Jérôme Englebert – Professeur Université libre de Bruxelles et Université catholique de Louvain.

Argumentaire :

Le champ des études psychiatriques assiste depuis quelques années à l’émergence de nouvelles approches phénoménologiques se distinguant de la phénoménologie psychiatrique du XXème siècle à partir de laquelle s’est constitué ce qui demeure aujourd’hui le thésaurus conceptuel de la psychopathologie quotidienne et classique.

On observe en effet une nouvelle phénoménologie (ou des nouvelles phénoménologies) impliquant nécessairement une réévaluation des enjeux épistémologiques et des positionnements théoriques qui définissent, depuis plus d’un siècle, la psychiatrie. Qui plus est, les débats scientifiques contemporains conduisent à se demander, par exemple, si la vigueur du paradigme neuroscientifique actuel ne risque de réduire cette phénoménologie psychiatrique émergente à une définition négative d’elle-même, c’est-à-dire par opposition à l’objectivité des données empiriques. Tout comme il convient de se demander si la phénoménologie peut et doit avoir ambition de réellement prétendre à sa part d’empiricité, au risque, sinon, de se voir réduite à une caution rhétorique, ou à un gage d’humanisme pour cliniciens bien-pensants.

Que faire alors de la distinction empirique/transcendantal sur laquelle Husserl fonde son système ? Quel rapport entre théorie et expérience pourrait-on révéler par une méthode phénoménologique ? Quel rapport celle-ci entretient-elle avec la théorie ? Comment allier les soucis socio-anthropologiques et politiques de cette nouvelle phénoménologie avec sa fascination pour les profondeurs pré-narratives de l’être ? Quelles sont les véritables ascendances de cette phénoménologie psychiatrique ?

Dans leurs tentatives de compréhension de la praxis vitale en conditions psychopathologiques, en cherchant à allier l’eidétique et le culturel, et en espérant s’accorder avec les données empiriques des autres paradigmes scientifiques, les nouvelles approches phénoménologiques semblent se rejoindre dans une forme d’aspiration à la rencontre de l’expérience sous toutes ses formes. Est-ce bien ce que l’on attend d’elles pour qu’elles puissent encore remettre en cause nos pratiques ? Que risque la phénoménologie en s’abandonnant à des ambitions parfois totalisantes ? 

Cette nouvelle phénoménologie psychiatrique, par ses extensions, ne pourrait-elle pas intervenir dans les enjeux politiques et sanitaires actuels ? Que peut-elle nous dire du vécu relationnel des jeunes d’aujourd’hui tout intriqué qu’il est dans la toile virtuelle des amours numériques ? Comment nos identités profondes peuvent-elles prendre forme face aux perspectives d’avenir qui sont les nôtres ? Quels sont les rôles sociaux qu’il nous reste encore à jouer ? Comment comprendre la composante générationnelle des troubles de la personnalité et leurs déterminants sociologiques ? Qui est, pour nous, cet autrui à qui nous postons les plus belles images de nous-mêmes sur les réseaux-sociaux ? Et comment se définir face à lui ? 

Par appétence, une phénoménologie anthropologique pourrait revendiquer un droit de parole sur tout ce qui touche à l’être humain, au normal comme au pathologique.  Or, puisque l’on éprouve ici et là la désuétude de nos systèmes nosographiques, ne devons-nous pas nous demander si nous sommes les témoins privilégiés de l’émergence d’une nouvelle psychopathologie complète ? Est-il alors vraiment convenable de la nommer « phénoménologique » ?

Ce numéro spécial de l’Information Psychiatrique espère approcher ces questions en laissant la parole aux figures émergeantes de la psychiatrie phénoménologique d’aujourd’hui et de demain à travers des contributions tantôt ancrées dans le débat épistémologique, tantôt portées par des aspirations cliniques plus précises.

Calendrier prévisionnel :

·      31 janvier 2024 : remise des propositions d’articles (1 à 2 pages avec une courte élaboration de la problématique) à envoyer au coordonnateur. 

·      15 février 2024 : sélection des propositions d’articles et réponse aux auteurs et autrices. 

·      30 juin 2024 : remise des articles.

Novembre 2024 : parution du numéro. 

Coordination du numéro :  Alex.elomeiri@gmail.com

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