Histoire, archives et psychiatrie : Quelles perspectives pour la Belgique ?

Screenshot from 2013-11-04 19:58:28

Cette journée vise à souligner l’importance d’un questionnement commun et public sur l’histoire de la psychiatrie et sur le sort à réserver aux archives du secteur de la santé mentale. Concrètement il s’agit, d’une part, d’établir un « panorama » des recherches en cours en histoire de la psychiatrie en Belgique et, d’autre part, de poser la question délicate du traitement des archives des institutions psychiatriques en Belgique. Ces deux objectifs ont une résonance particulière à l’heure où l’histoire de la psychiatrie connait un renouveau incontestable et où les questions de protection de la vie privée et du secret médical, aussi légitimes soient-elles, tendent à primer sur la liberté de la recherche.

Au niveau international, l’histoire de la psychiatrie s’est remarquablement développée au cours de ces trente dernières années. C’est qu’au-delà du traitement réservé et souvent imposé aux personnes taxées de « folie », les modes d’exclusion et de prise en charge des « aliénés » se révèlent particulièrement révélateurs des normes et des marges qu’une société tend à définir. Cette approche sociétale de la psychiatrie s’est récemment doublée d’une étude plus concrète des pratiques curatives et du quotidien des malades et donc, d’une meilleure connaissance des populations soignantes et soignées, des patients et des rapports thérapeutiques.

En Belgique, l’histoire de la psychiatrie en est à ses balbutiements mais connaît de récents développements tant dans les universités francophones que flamandes ; elle suppose de dépasser l’analyse des textes théoriques au profit des sources sur les pratiques psychiatriques. Si quelques travaux ont ouvert le champ de recherche (entre autres Nys et al. 2002, Missa 2006, Majerus 2013), de nombreuses questions restent à explorer ou à généraliser à l’ensemble du pays, comme les liens entre initiatives publiques et privées, les discours et pratiques thérapeutiques, la formation et la spécialisation des professionnels de la santé mentale, les rapports entre certains milieux sociaux et la psychiatrisation. Une telle généralisation suppose de multiplier les études locales, comme en témoigne une série de recherches récentes. Pour l’historien, il est indispensable de continuer à ouvrir et développer ce champ de recherche, ce qui n’est possible que par une collaboration avec les institutions productrices d’archives.

Une fois lancés sur leur terrain d’investigation, les chercheurs sont confrontés à d’importantes difficultés liées à l’accessibilité d’archives qui s’explique par le caractère privé des institutions et de la documentation ou par le secret médical. Comment faciliter la communication avec les institutions psychiatriques privées ? Ces dernières abritent des mines d’information dans leurs archives : registres, dossiers des patients, archives administratives, documents iconographiques voire objets. Face à cette documentation, elles sont en droit de se poser des questions : que faire des archives qui dorment dans les institutions? Quels sont les champs de recherche encore à explorer grâce à elles? Est-il utile de se pencher sur un passé parfois difficile et déjà malmené par certains historiens (antipsychiatrie)?

Cette journée vise à donner la parole à des

  • chercheurs qui feront état de leurs projets dans le domaine de l’histoire de la psychiatrie et de leur utilisation des archives qui y sont liées
  • responsables des institutions psychiatriques qui gèrent l’accès et le traitement d’une telle documentation
  • archivistes qui mettent en place les modalités qui garantissent à la fois liberté de la recherche et protection de la vie privée.

Cet événement est organisé conjointement par :

Benoît Majerus, Université du Luxembourg

Veerle Massin, CHDJ, Université catholique de Louvain

Anne Roekens, Université de Namur

Xavier Rousseaux, CHDJ, Université catholique de Louvain

Avec le soutien du FRS-FNRS“Justice & Populations”. et du Pôle d’Attraction Interuniversitaire IAP

Pour une proposition d’intervention ou une demande de participation, vous pouvez contacter, avant le 30 décembre 2013 :

Anne Roekens : anne.roekens@unamur.be

Veerle Massin : veerle.massin@uclouvain.be

Le programme définitif sera communiqué en janvier 2014.

La journée « Histoire, archives et psychiatrie : quelles perspectives pour la Belgique » se déroulera le 16 mai 2014 à l’Espace Léon Cassiers de l’Hôpital psychiatrique du Beau Vallon (Namur).

One thought on “Histoire, archives et psychiatrie : Quelles perspectives pour la Belgique ?

  1. vandenbosch sébastien says:

    étudiant en histoire de la médecine je cherche des renseignements sur les patients français éloignés du front en 1914 1918 vers des asiles belges. Notamment de Prémontré (Aisne France) vers Dave lès Namur) merci

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s