Avant les années 1960, les hôpitaux psychiatriques québécois étaient, pour l’essentiel, entre les mains de femmes, religieuses ou laïques. Mais, avec la Révolution tranquille, ces dernières furent écartées des administrations, au profit des médecins psychiatres, et ainsi renvoyées à une position de simples subalternes. Ce fut le cas de Charlotte Tassé (1893-1974), garde-malade laïque et directrice propriétaire de l’Institut Albert-Prévost, un des principaux centres de soins et de formation psychiatrique du Québec. En 1964, à la suite d’une commission d’enquête et de tractations menées avec le gouvernement Lesage par un certain Camille Laurin (1922-1999), elle fut mise au ban de cette institution montréalaise où elle œuvrait pourtant depuis plus de quarante ans. C’est cette histoire, peu connue, mais pourtant représentative du sort que subirent nombre de femmes soignantes pendant la Révolution tranquille sur laquelle je souhaite revenir au cours de cette conférence.
JEUDI 23 JANVIER 2020 à 12 h
Université Laval, pavillon De Koninck, local 5325
Une conférence d’Alexandre Klein, Université d’Ottawa